
Transporter une dizaine de vaches, un cheval de course ou des milliers de poussins ne réclame pas la même attention, le même savoir-faire, et, dans ce domaine, rien ne remplace l’expérience de l’homme au contact direct et quotidien des animaux. Face au stress du voyage, chaque espèce animale requiert, en outre, des soins particuliers, des connaissances spécifiques et du matériel adéquat. Les réactions des bêtes durant le transport dépendent de leurs caractéristiques physiologiques, de leurs conditions d’élevage et du comportement des convoyeurs. A défaut de pouvoir supprimer totalement le stress de l’animal et les maladies du transport, les différents intervenants ont le pouvoir d’en limiter les effets néfastes, c’est une question de moyens et de volonté.
Pour les animaux de rente, le transport représente une contrainte supplémentaire parmi toutes celles qu’impose l’élevage moderne. Il correspond à toute une série d’opérations qui vont inévitablement perturber leur rythme biologique et leur mode de vie. Les manipulations, le déplacement et le changement d’environnement entraînent des frustrations et des privations génératrices de stress. Brusquement extraits de leur « milieu naturel », les animaux vont devoir faire face à une situation nouvelle qui les effraie. Cette adaptation forcée se manifeste par une réaction de stress1.
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La présente étude traite des réactions des bovins aux procédures d’abattage d’un abattoir industriel français, depuis l’arrivée des animaux jusqu’à leur abattage. Elle met en évidence des relations directes entre le fonctionnement de l’abattoir, les caractéristiques des bovins et leurs réactions de stress, y compris leur métabolisme post-mortem. Cette étude permet également d’envisager des évolutions concrètes et relativement simples liées aux aménagements et à la gestion des animaux visant à améliorer leurs conditions d’abattage.
Afin de comprendre les causes et les conséquences du stress à l’abattage, de nombreuses études visant à évaluer les réactions comportementales et physiologiques des animaux à certaines procédures d’abattage ont été conduites en conditions contrôlées. Par exemple, les effets du type de route empruntée, de la durée du transport, des efforts physiques sur un tapis roulant et de la durée de privation alimentaire sur les réactions des ovins, des porcs et des vaches ont été étudié (Bradshaw et al., 1996 ; Rosenvold and Andersen, 2003a ; Bourguet et al., 2011).
La France présente, par rapport aux autres pays européens, des particularités de préparation des porcs à l’élevage avant l’abattage, en matière de recommandations pratiques d’ajeunement et d’équipements. Le temps d’ajeunement recommandé est de 22 à 26 h entre le dernier repas et l’abattage et la majorité des éleveurs (60 %) sont équipés d’une aire de préparation avant chargement (local d’embarquement) où les porcs se reposent de 2 h minimum à parfois 18 h selon les pratiques des éleveurs (heures de tri et de sortie des porcs).
Le premier objectif de cette étude était de quantifier la consommation d’eau avant l’abattage des porcs abreuvés dans le local d’embarquement selon deux modalités temps de présence sur le local d’embarquement (8 heures ou 16 heures) et modes d’alimentation durant la phase d’engraissement (deux modalités actuellement majoritaires soupe en trois repas ou nourrisseur).
Le second objectif était d’évaluer la perte de poids de carcasse des porcs selon qu’ils sont abreuvés ou non, afin de mesurer l’intérêt de l'abreuvement (les porcs boivent-ils ou jouent-ils avec l’eau ?).
Le troisième objectif était de mesurer l’effet de l’abreuvement sur la qualité de la viande (pH et couleur, poids des estomacs, rendement à la transformation en jambons cuits supérieurs).
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