La revue Viandes et produits carnés

La revue française de la recherche en viandes et produits carnés  ISSN  2555-8560

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 BIEN-ETRE ANIMAL

 
 

Lectures d’actualité - Éthique des relations homme-animal. Pour une juste mesure

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Identité des animaux, éthique des relations homme-animal en élevage, éthique de l’expérimentation animale et des animaux de compagnie

"Ce livre intéressera des lecteurs qui souhaitent décrypter la place des animaux dans la société contemporaine ou qui voudraient en aborder les débats qu’elle suscite. Par sa clarté, cette synthèse distanciée est aussi destinée à ceux qui n’ont pas l’habitude de côtoyer ni un animal ni un professionnel au contact d’animaux" http://www.inra.fr/Grand-public/Economie-et-societe/Toutes-les-actualites/livre-ethique-relations-homme-animal.

ethique relations homme animal

Un groupe de travail de l'Académie d'Agriculture de France, qui comprenait également des membres de l'Académie vétérinaire, a travaillé pendant plus de 4 ans sur l'éthique des relations homme-animal. Il en est ressorti ce livre, dans lequel était affirmé le souci d'une "juste mesure". Le groupe de travail comprenait 22 scientifiques et professionnels, dont la sensibilité à l'égard de la question animale variait sensiblement. La mise en œuvre d'une véritable "éthique de la discussion" a permis que tous les participants finissent par s'entendre sur le contenu du livre. Celui-ci n'est pas un livre de combat mais de compromis et de consensus.

 Quelques pré-supposés ont été retenus :

  • le mot "animal" ne veut rien dire mais il est commode et inclut les seuls animaux vis-à-vis desquels l’homme se sent, ou accepte de se reconnaître responsable ;
  • nous avons exclu de nous focaliser sur le seul animal pour traiter des questions éthiques le concernant car les risques d'anthropomorphisation de l'analyse et de radicalisation des conclusions sont alors trop importants. Il est indispensable d'intégrer l'"éthique animale" à l'ensemble plus vaste des relations homme-animal, afin de tenir compte, sans néanmoins vouloir en exagérer l'importance, des contraintes que peut subir l'homme ;
  • nous nous sommes fondés le plus souvent possible sur les connaissances scientifiques pour asseoir l'argumentation.

Le livre comprend cinq chapitres.
Le premier est intitulé "Que sont les animaux ? Approches diverses". C'est de la distance entre l'homme et l'animal dont il est question. Nous nous sommes efforcés de montrer qu'aucune définition ne s'impose et qu'une part de subjectivité intervient dans la réponse. Seule s'impose la reconnaissance d'une évidente sensibilité qui, contrairement à une opinion trop souvent exprimée, n'a jamais, sauf exception, été niée. Ne pas être d'accord sur les aspects biologiques, philosophiques, religieux, juridiques ne doit normalement pas interdire le dialogue et la définition d'un code de bonne conduite à l'égard des animaux.

Le long chapitre 2 est consacré à l'élevage. C'est ce thème qui a le plus retenu notre attention.
Une première partie traite de "L'élevage, ses acteurs et la société". Celui-ci a connu des modifications radicales depuis les années 1950 et s'est accompagné, entre autre, d'une baisse du pouvoir décisionnel des éleveurs. Il demeure un secteur socio-économique très important. Le point de vue des acteurs du débat – "protectionnistes", éleveurs et organisations professionnelles, consommateurs, législateur etc ... - est longuement analysé. Les protectionnistes sont une nébuleuse de tendances diverses, les plus radicaux (abolitionnistes) n'étant pas les plus nombreux mais sachant faire parler d'eux et disposant d'importants moyens financiers. Il convient de reconnaître que les protecteurs des animaux ont eu le mérite d'être les premiers à sensibiliser l'opinion publique à la question animale.
La deuxième partie est consacrée à l'analyse des composantes du débat. L'évidence de la légitimité de l'élevage est d'abord rappelée. Il est ensuite longuement question des conditions de vie des animaux, expression que nous aurions préféré à "bien-être animal" mais cette dernière s'est imposée. Il en existe de nombreuses définitions. A minima, on se borne à considérer que le maintien d'un niveau de production suffisant signifie que les animaux sont entretenus dans des conditions satisfaisantes. Au maximum, on applique aux animaux la définition de la santé selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : état complet de bien-être physique, mental et social. Entre ces deux extrêmes se situe notamment le respect des fameuses "cinq libertés" . L'évaluation des conditions de vie des animaux n'est pas facile et requiert une approche pluridisciplinaire, dans laquelle l'éthologie tient une place importante. Il est nécessaire que les éleveurs reconnaissent que des problèmes existent et qu'il faut s'efforcer d'y porter remède. On sait dans quels secteurs ils surviennent mais leur étude doit se faire au cas par cas.
    La troisième partie traite des possibilités d'une réponse éthique. Il faut tenir compte des demandes des acteurs du débat : tous souhaitent (ou, au moins, acceptent l'idée) d'améliorer le bien-être, mais quelles en sont les limites ? Par ailleurs, tous les consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher des denrées alimentaires pour des raisons de bien-être animal. Il est intéressant de faire jouer l'éthique de responsabilité et l'éthique de conviction. La première débouche sur l'idée de mesures correctrices obligatoires, dans la limite des possibilités économiques conjoncturelles, mais avec le but clairement exprimé de les corriger le plus tôt possible. L'éthique de conviction permet à chacun, individuellement, d'aller plus loin. Il est à signaler que le végétarisme, le végétalisme et le véganisme ne sauraient être considérés comme des solutions pour améliorer le bien-être des animaux : ce sont des engagements individuels qui, pour respectables qu'ils soient, reposent sur des idées très contestables sur le fond et susceptibles en théorie de conduire à la disparition de l'élevage et des éleveurs.
Dans une quatrième partie se pose la question de transformer éventuellement les contraintes règlementaires en opportunités. Des exemples existent où le consommateur a la possibilité d'encourager le respect du bien-être animal.
Dans la conclusion à ce chapitre, il est notamment souhaité que les éleveurs s'efforcent de redevenir les principaux acteurs du débat. Par leur contact quotidien avec les animaux, ils sont en effet les mieux placés pour parler des conditions de vie qui conviennent à ces derniers.

Le chapitre 3 traite de l'expérimentation animale. Parce qu'elle est, dans la grande majorité des cas, la seule démarche permettant d'aboutir à des preuves fortement validées, il est le plus souvent impossible de renoncer à l'utiliser aujourd'hui. La règle dite des 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner) fournit les bases d'un compromis éthique, consensuel mais évolutif, à l'égard des animaux d'expérience.

Le chapitre 4 est consacré aux animaux familiers. Les questions relatives à leur élevage se rapprochent de celles qui se posent pour les animaux de rente mais la simple détention d'un animal de compagnie est également concernée. Le bien-être qui est offert à ce dernier, la question du lien parfois excessif entre l'homme et l'animal, les limites à fixer aux soins vétérinaires (jusqu'où aller ?) sont autant de thèmes qui ont été évoqués.

Le dernier chapitre porte sur les autres aspects de l'éthique animale. La chasse y fait l'objet d'une assez longue analyse. Les relations entre les protecteurs de la nature, les défenseurs de la cause animale et les chasseurs demeurent complexes mais, dès lors que le principe même de la chasse n'est pas remis en cause, des convergences réalistes sont possibles. Les chasseurs se doivent de prendre des engagements pour adopter des comportements irréprochables.
Les activités ludiques (corrida, combats d'animaux, cirques, parcs zoologiques etc...) sont particulièrement difficiles à traiter car il est presque impossible de sortir des positions "pour ou contre". Au moins peut-on espérer que le discours "des autres" soit écouté car il existe des arguments éthiques des deux côtés.

Dans la conclusion générale, plusieurs thèmes sont repris. Il est par ailleurs souligné que l'homme est, à de multiples points de vue, très dépendant de l'animal tandis que l'inverse n'est pas vrai. Il est également rappelé que si l'éthique concerne fondamentalement l'homme et si l'on accepte l'idée que l'animal est à son service, le maître se doit d'être respectueux du serviteur.

 

Référence :

"Ethique des relations homme/animal - Pour une juste mesure"
Editions France Agricole. 182 p., 2015.
En partenariat Académie d'agriculture-Académie vétérinaire.

 

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