Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

 A la une ...


 
 

 

DERNIERS ARTICLES PARUS

Quel régime alimentaire pour les personnes âgées ?

Le taux de prévalence des maladies chroniques multiples chez les personnes âgées est relativement élevé, ce qui représente un risque pour leur santé et leur impose également une charge financière. Des habitudes alimentaires optimales ont des effets positifs sur les maladies chroniques multiples. Cette étude visait à identifier les habitudes alimentaires associées à plusieurs maladies chroniques chez les personnes âgées. L'apport alimentaire a été évalué au moyen de deux prises alimentaires non consécutives de 24 heures. La présence de maladies chroniques multiples a été évaluée sur la base de l'existence d'une dyslipidémie, d'une hypertension, d'une maladie rénale chronique, de troubles du sommeil, d'un diabète, de symptômes dépressifs modérés ou sévères et d'une déficience cognitive, deux ou plusieurs de ces conditions étant prises en compte. Trois modèles alimentaires et trois types de maladies chroniques multiples ont été identifiés. Les personnes suivant un régime riche en légumineuses, en viande, en légumes et en fruits (modèle alimentaire HLMVF pour « High in legumes, meat, vegetables and fruits ») étaient 59 % moins susceptibles de présenter la comorbidité des troubles cognitifs cardiométaboliques (CCC) que celles suivant un régime riche en lait et en œufs mais avec une faible consommation de céréales (HME-LG) et 66 % moins susceptibles de présenter la comorbidité des troubles du sommeil (ESC) que celles suivant un régime riche en céréales mais dépourvu de lait et d'œufs (HG-LME). Le régime alimentaire HLMVF peut servir de modèle alimentaire sain pour réduire l'incidence de plusieurs maladies chroniques et devrait être promu parmi la population adulte plus âgée.

Abonnez-vous !

Recevez notre Newsletter chaque trimestre. Vous êtes actuellement 4419 abonnés. VERIFIEZ DANS LES SPAMS ET ENREGISTRER L'EXPEDITEUR DANS VOTRE CARNET D'ADRESSES

Edito

La science pour sortir de la crise

L’épidémie de dermatose nodulaire bovine (DNC) est venue aggraver ces dernières semaines la crise profonde traversée par la filière bovine française, marquée par une baisse régulière des cheptels et des abattages depuis dix ans. Quelques jours avant le lancement par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard d’une série de conférences sur la souveraineté alimentaire de la France visant à dégager une "stratégie agricole" sur 10 ans, l’ensemble des familles de l’interprofession bovine et ovine ont présenté dix mesures "prioritaires et urgentes" pour freiner la baisse du cheptel de ruminants français et préserver la souveraineté et l’indépendance alimentaire de la France. Parmi les orientations préconisées, figurent des mesures économiques comme le refus d’accords de libre-échanges "inéquitables", le renforcement des soutiens aux filières ruminants, "notamment les aides de la PAC" ou encore le renforcement de la présence de la viande française en restauration collective ; d’autres sont plus techniques et réglementaires comme la dématérialisation des documents d’identification, la définition d’un affichage environnemental des produits alimentaires "juste et cohérent" ou la reconnaissance de la place de la viande "dans l’équilibre alimentaire".
Dans ce débat crucial engagé par les professionnels avec les pouvoirs publics et l’opinion sur la place de l’élevage et de la viande bovine français au sein de la société, la science et la recherche ont bien évidemment leur mot à dire. C’est ce que montrent les quatre articles proposés dans ce numéro spécial de Viandes&Produits Carnés, tous issus d’interventions prononcées lors des matinales de la Recherche d’Interbev en mars dernier.
Une étude menée par Ceresco pour l’interprofession, basée sur les projections de l’Institut de l’Élevage et dont nous publions une synthèse, permet ainsi de mesurer l’enjeu économique et social sous-jacent à la crise actuelle. La contraction de l’offre annoncée à l’horizon 2030 menacerait ainsi 37 000 emplois directs et indirects, principalement dans les zones rurales (Massif Central, Ouest) et entrainerait -entre autres désagréments- une perte de biodiversité considérable.
Deux autres articles proposés ici éclairent également d’un jour nouveau la question controversée de l’impact de l’élevage et de la production de viande sur l’environnement, mais aussi sur ses contributions. Le premier souligne que la méthode d’analyse du cycle de vie (ACV), la plus fréquemment utilisée dans ce domaine, "peut masquer les effets bénéfiques des systèmes de production, et notamment ceux des systèmes ruminants les plus herbagers", à la différence de la méthode d’’évaluation des services écosystémique (SE). Le second article évoque, pour sa part, les perspectives offertes par les travaux du programme Méthane 2030 en matière de réduction des émissions de GES en élevage et donc de leur empreinte carbone.
Enfin, un dernier article, s’appuyant sur des mesures de digestibilité in vivo, apporte une contribution importante à la question, elle-aussi très débattue, de la place de la viande au sein des régimes alimentaires. Les données qui ont été acquises sur la biodisponibilité des nutriments de repas avec ou sans viande a ainsi permis de mettre en évidence l’intérêt des produits carnés dans la couverture des besoins nutritionnels en fonction de la typologie des repas.
Il est donc important dans ces périodes de crise de s’appuyer sur la science pour analyser objectivement et complètement les différents arguments avancés par les uns et les autres. La science doit non seulement être rigoureuse mais aussi transparente et collaborative. A cet égard, l’Association Française de Zootechnie vous invite le 6 janvier à un webinaire intitulé "Collaborations internationales de la France en sciences animales". Inscription sur ce lien
L’équipe de Viandes&Produits Carnés vous souhaite donc une bonne lecture et, par avance, de bonnes fêtes de fin d’année.

Jean-François HOCQUETTE et Bruno CARLHIAN